Quels sont les principes de la rééducation du coude ?

Une prise en charge rééducative spécialisée est indispensable pour mener à bien la rééducation du coude. La rééducation du coude doit se faire de manière douce et progressive afin d’éviter l’apparition de phénomènes inflammatoires qui peuvent entraver la récupération des amplitudes articulaires. Dans certains cas, en particulier dans le cadre d’une arthrolyse du coude pour raideur, il est parfois nécessaire de franchir ce seuil douloureux afin de récupérer le maximum d’amplitudes articulaires.

La rééducation du coude doit être adaptée à la pathologie : les massages transverses profonds seront particulièrement utilisés en cas d’épicondylite tandis qu’une raideur du coude nécessitera plus volontiers la réalisation d’exercices de mobilisation.

Dans le cadre d’une chirurgie, il est souvent important d’apprendre les gestes à réaliser avant l’intervention. Cela facilitera l’intégration des mouvements à réaliser après l’intervention chirurgicale. Après la réalisation d’une intervention chirurgicale, des processus de cicatrisation vont se mettre en place. Ces phénomènes ont tendances à entraîner une raideur de l’articulation. Cette raideur sera d’autant plus prononcée que la chirurgie intéresse l’articulation proprement dite et est réalisée à ciel ouvert (par opposition à l’arthroscopie). Le travail réalisé en rééducation aura pour objectif de récupérer progressivement les amplitudes articulaires tout en permettant aux structures anatomiques qui ont été réparées de cicatriser.

A quel rythme doit se faire la rééducation ?

En complément des soins réalisés par votre kinésithérapeute, il est conseillé de réaliser des exercices d’auto-rééducation plusieurs fois par jour en complément de la rééducation réalisée avec votre kinésithérapeute. Ces exercices doivent être réalisés idéalement 5 fois par jour en prenant soin de bien répartir les séances dans la journée. Il faut aussi savoir mettre votre coude au repos et ne pas réaliser davantage d’exercices que ce qui est recommandé. La répétition des soins de rééducation est souvent plus efficace que la réalisation de longues séances.

La récupération des mobilités se fait de façon progressive. Il ne sert à rien de vouloir trop forcer sur un coude après la chirurgie. Il est illusoire de rattraper en une séance le retard qui aurait pu être pris en raison d’un manque d’assiduité. Cela ne ferait qu’accroître les phénomènes inflammatoires et les douleurs sans obtenir pour autant de gain à long terme sur les amplitudes articulaires.

Quelles sont les étapes de la rééducation d’une épicondylite ?

Le premier traitement de l’épicondylite est préventif. La réalisation d’un échauffement associant étirements et exercices de streching ainsi qu’une bonne hydratation sont indispensables pour la réalisation de toutes activités physiques reconnue comme pourvoyeuse d’épicondylite.

Exercices d’étirements des épicondyliens et des épitrochléens

En cas d’épicondylite avérée, la réalisation de massages transverses profonds sont particulièrement intéressants. La réalisation de soins de physiothérapie associant application de chaud ou de froid ou la réalisation de l’électrothérapie peut apporter dans certains cas un soulagement. Dans tous les cas, il est indispensable d’adapter la rééducation aux symptômes du patient de rester vigilant à ne pas réveiller les phénomènes inflammatoires. La réalisation d’ondes de choc doit être réalisée avec la plus grande prudence. Si elles sont mal réalisées (ou réalisées pour une mauvaise indication), il n’est pas rare que ces séances décompensent des phénomènes douloureux et inflammatoires. Les techniques de travail excentrique des muscles extenseurs du poignet peuvent enfin donner de bons résultats mais nécessitent l’encadrement d’un kinésithérapeute ayant une expérience de ces protocoles.

Massages transverses profonds

 Avant la reprise des activités sportives, un travail de réentrainement progressif à l’effort permettra d’éviter la réapparition des phénomènes douloureux. Des exercices de renforcement analytiques puis combinés seront mis en place. La correction des technopathies (correction de gestes à l’origine de l’apparition de l‘épicondylite) est également essentielle. Pour le tennis, le blocage de l’épaule, l’hyperextension du coude et les mouvements intempestifs de flexion/extension du poignet sont à éviter.

Comment s’organise la rééducation après une arthrolyse du coude ?

Après la réalisation d’une arthrolyse du coude, l’objectif est de récupérer les mobilités obtenues pendant l’intervention. En cas de raideur pré-opératoire importante, la mise en place après l’intervention d’un arthromoteur (mobilisation passive permanente sur attelle motorisée) est intéressante.

Photo montrant un arthromoteur de coude permettant de réaliser une mobilisation passive permanente.

La réalisation de massages en début de rééducation apportera un effet de drainage lymphatique.

Les gestes de rééducation associeront principalement des gestes de mobilisations actives aidées et passives. Le travail de mobilisation active aidé sera réalisé grâce à des exercices tels que les « marionnettes » qui permettent de travailler la prono-supination ou « le shaker » et « l’haltérophile » qui permettent de travailler la flexion et l’extension.

Exercice des marionnettes

Exercice du shaker

Exercice de l’haltérophile

Le travail de mobilisation passive devra être réalisé avec précautions afin de ne pas réveiller les phénomènes inflammatoires. Il est possible de réaliser la manœuvre des « coudes sur la table » pour récupérer les amplitudes en flexion. L’extension peut quant à elle être travaillée par l’exercice du « dormeur porteur ».

Exercices des coudes sur la table

L’exercice du dormeur porteur consiste à s’allonger sur le dos et à tenir avec la main un poids avec la main en relâchant le plus possible les muscles du bras.

Il est indispensable que le patient s’investisse pleinement dans cette prise en charge : l’apprentissage des gestes à réaliser fait parti du traitement et le patient doit réaliser en complément des soins d’autorééducation.

Entre les séances de rééducation, la cryothérapie aura en effet anti-inflammatoire intéressant qui aidera à soulager les phénomènes douloureux et favorisera la récupération des amplitudes articulaires.

Comment s’organise la rééducation après un traumatisme du coude ?

Les traumatismes du coude, quel que soit leur nature, sont pourvoyeurs de raideur. La rééducation sera alors principalement centrée sur la récupération des amplitudes articulaires.

Une collaboration entre le kinésithérapeute et le chirurgien est indispensable pour ne pas prendre de risque de déplacement secondaire de la fracture avant qu'elle ne soit consolidée.

Les exercices de mobilisation active et active aidée seront toujours privilégiés. Le patient réalise alors lui même les mouvements en contractant les muscles permettant de mobiliser le coude. A la différence de la mobilisation active forcée ou contre résistance, il ne s’agit pas d’un travail de force. Des exercices tels que les « marionnettes » permettent de travailler la prono-supination tandis que « le shaker » ou « l’haltérophile » permettent de travailler la flexion et l’extension.

Exercice des marionnettes

Exercice du shaker

Exercice de l’haltérophile

Lorsque la raideur est importante, des gestes de mobilisation passive peuvent être utilisés. Il s’agit ici de « forcer » l’articulation à fléchir ou à s’étendre afin de lever les adhérences. La flexion du coude sera travaillée par l’exercice « des coudes sur la table ». L’extension peut être travaillée par l’exercice du « dormeur porteur ».

Exercices des coudes sur la table

L’exercice du dormeur porteur consiste à s’allonger sur le dos et à tenir avec la main un poids avec la main en relâchant le plus possible les muscles du bras.

La cryothérapie réalisée en complément de ces exercices est intéressante car elle apporte un effet anti-inflammatoire.

Le travail actif forcé et contre résistance est en revanche à éviter.